Kitsune [4/?]

Une âme morte ronflait sous les draps. A l'autre bout du lit pendait une des jambes fuselées de Jenn, qui avait passé une merveilleuse journée auprès de l'imperturbable Angel. Le corps du roux frémit quand une main très épaisse enveloppa son ventre plat et lisse. Exténué mais heureux, il dormait paisiblement tandis que son céladon en puissance réfléchissait.

Dans le cas d'Angel, l'euphorie des premiers instants fit place au doute. Contrairement à Jenn, encore au pays des rêves, il essayait de se trouver des excuses si jamais Nathan l'apprenait. Tout se savait, alors mentir aurait été le prendre pour idiot.

« - Mmhhh ... » Ce léger grognement dérangea le brun, qui ceignit vigoureusement la taille du ronfleur. Les yeux mi-clos, il vit Jenn se rencogner contre son torse, recherchant certainement cette odeur digne d'un pur mâle.

Partir revint souvent à l'esprit. En restant, Angel avait fait preuve d'une grande faiblesse qu'il ne se pardonnerait jamais. Jenn devait comprendre que leur histoire, aussi excitante soit-elle, ne durerait qu'une nuit.

Il passa plusieurs fois sa main sur le visage, comme pour chasser sa culpabilité, avant de s'écarter du lit. N'ayant plus que la présence de son fantôme à ses côtés, Jenn, la mine endormie, se mit sur les coudes dans l'intention de chercher la chair de son amant.

"- Angel ? Où es-tu ?" Demanda-t-il dès que le brun alluma son portable. Aucun nouveau message, même pas un appel manqué de Nathan. Ce dernier rentrerait d'une minute à l'autre, puis, se demanderait bien où traînait son meilleur ami.
"- Je suis là, répondit Angel d'une désenchantée, tu devrais prendre tes affaires et appeler ton ami." Il eut un pincement au cœur en sachant très bien qu'ils ne se reverraient plus.
La nuit lui porta conseil. Mieux valait arrêter de se voir et avouer la vérité. Du moins le crut-il.

Contrairement à lui, Jenn n'était pas de cet avis.

A peine eut-il fini que le roux, dorénavant allongé sur le côté, se confia.
"- Et tu vas certainement lui dire toute la vérité. C'est honorable de ta part, seulement, crois-tu qu'il aurait été aussi honnête ?" En agissant ainsi, Angel prouvait son attachement à Nathan. Entre une partie de jambes en l'air et l'amitié, son choix était vite fait.

Lutter aurait été pathétique, alors, avec ce qui lui restait de dignité Jenn, nu après s'être débarrassé des draps, se rendit dans la salle de bain.

"- Je reviens ..." Une fois que sa silhouette disparut derrière la porte, Angel se plongea dans une réflexion de longue haleine.

Un long silence, presque gênant, remplissait la chambre où le couple illégitime s'était endormi. Sous la douche, Jenn réalisa son erreur. Celle d'être attiré par le meilleur ami de son future ex. Néanmoins le souvenir de leurs langues entremêlées ralluma une flamme jadis consumée. Voir son entrejambe grossir finit par l'en convaincre.

Derrière le rideau de bain, trois doigts écartèrent son anneau à plusieurs reprises. Se caresser évacuait tout sentiment éprouvant, ainsi, Jenn oubliait sa souffrance, pouvait enfin s'évader. Quelqu'un ouvrit la porte alors que sa main entière faillit rentrer en lui, le frustrant au plus haut point.

"- Pervers ! On t'a jamais appris à frapper avant d'entrer ! " Même cracher sa rage ne dissiperait pas l'assourdissante colère du roux , se sentant utilisé bien qu'il l'ait cherché depuis le départ.
"- Tu n'y es pas, lui répondit calmement Angel, j'allais aussi me doucher. Tiens ... » L'air renfrogné, il renifla le lavabo. « -Ça pue le foutre ici ..."

"- Le tien empeste très cher, merci de me le faire savoir !"

Cette remarque était de trop. Excédé, Jenn se retira mouillé pour chercher partout son bikini. De façon désordonnée certes, avec beaucoup de patience. Mettant la pièce sens dessus-dessous, le roux ne trouva pas le bas. Tandis qu'il menait ses recherches, Angel ressortit de la salle de bain pour remettre son slip de Tarzan sans dire un mot.

"- T'as une voiture Angel ? J'aimerai être raccompagné chez moi. C'est la moindre des choses.
"- Si tu paies l'essence oui.
"- Une pipe ça compte non ? » Malgré tout, Jenn conserva une légèreté ou bien l'ambiance s'appesantirait.

Mais cela n'amusa pas Angel, contrairement aux apparences.
"- Pour cette fois tu ne rembourseras rien. Demande à Alfonzo de te donner des vêtements. Un garçon en bikini dans ma voiture, non merci. »

Cette fois, Jenn fulmina. Qu'on le taquine gentiment lui était agréable, mais qu'une personne, qui plus est venait de trahir son meilleur ami le tance fut de trop. Alors furibond, le roux lui lança un coussin, qu'il esquiva sans trop de peine.

"- Tu ne sais pas combien ce bikini m'a coûté ! " Dit Jenn d'emblée, avant d'en envoyer un autre avec plus de puissance. « - Va voir Alfonzo pour nous donner des vêtements et fous moi la paix ! »

Sa mauvaise humeur finit par agacer Angel, impassible d'habitude. Même les caprices de Nathan furent plus supportables. Et pourtant, les dires de Jenn furent très vexants. Ne voulant pas s'éterniser dessus, le brun, haussant les épaules, s'exécuta.

Une fois descendu dans le salon habité par le jeune couple, retrouvé dans une position assez équivoque, Angel sourit. Thierry, assis sur le rebord du canapé, suçait le sexe bronzé d'Alfonzo. Son bel étalon grognait tapageusement à chaque fois que son amant le gobait tout entier. Ils ne se raidirent que lorsque, dont les yeux se réjouissaient du spectacle, toussota.

"- Si je vous dérange, faites le moi savoir ..." Cette situation était si embarrassante qu'Alfonzo, se rebraguetta et que son amant s'essuya les lèvres.
"- On se demandait combien de temps vous comptiez encore dormir ! " Mentit Thierry, tentant de dissimuler un profond malaise. Jouer aux exhibitionniste n'était pas sa tasse de thé.
"- Dormir dormir, on les a bien entendu hier !" Maugréa Alfonzo, qui demanda à Angel s'il ne voulait pas quelque chose à manger ou à boire. Il avait été invité, alors l'accueil était de mise.
"- Inutile de m'en proposer. J'aimerai des vêtements pour …" Angel prit une longue pause. « - Jenn et moi. »

Connaissant Angel, Thierry ne put lui refuser cette faveur. L'homme se proposa d'en prêter quelques uns, puis, laissa un Alfonzo assez frustré. Resté seul avec Angel, ce dernier évoqua le sujet qui brûlait ses lèvres depuis hier, sa relation avec Jenn.

"- Tu te l'es envoyé hier ? Je vois que tu as fait vite.
"- Si tu le dis." Annonça sèchement Angel "- Inutile de me faire la morale. La dernière fois que tu as fais cocu Nathan, tu en as eu pour ton grade, c'est vrai. Mais laisse Jenn en dehors de toute cette histoire." Ce jour là, Angel n'avait pas été indulgent avec le jeune photographe érotique. Loin de le regretter, il n'aimait pas être au centre des discussions car cela jaserait sec.

"- On m'a appelé ? »

Deux têtes brunes se tournèrent immédiatement vers le splendide roux, venu se présenter à eux. Mis à part sa nudité, on le voyait parader son piercing ruisselant, avec beaucoup de fierté. Derrière lui, tombaient une infinité de gouttelettes d'eau auparavant rouges, lorsqu'elles s'accrochaient aux mèches rutilantes. Sa démarche chaloupée les hypnotisa tous deux, à tel point que Thierry, revenu, ressentit de la jalousie.

Il n'était pas question qu'Alfonzo soit sous son charme. C'est alors que deux mains chaudes tirèrent le photographe de sa légère torpeur. Mais Angel se noyait dans le regard de son aventure d'un soir, avant de saisir la perche de la raison. Remerciant Thierry de sa générosité, Angel s'empara des vêtements après s'être excusé du dérangement. Deux jeans noirs, ainsi qu'un T-shirt noir et l'autre rouge feraient l'affaire. Il y avait plus fashion mais un peu de sobriété ne leur ferait pas de mal

« - Vous pouvez vous habiller ici. Pendant ce temps, Alfonzo et moi on monte dans la chambre. On a du temps à rattr chéri ! » Une vaine tactique visant à détourner l'attention de son vigoureux amant, qui tâterait bien de son joli cul. Alors qu'ils délaissèrent leurs invités, Angel et Jenn se rhabillèrent vite fait, ne se disant rien, même dans la voiture.

Trois longues minutes passèrent, durant lesquelles on entendit les klaxons couvrant les cris d'extase de Thierry et son copain. Ce fut Jenn qui brisa le silence, moins patient que son amant.

"- Dès que vous vous faites un joli cul, vous nous traitez comme de la merde ! Tous les mêmes cons" La voix d'Angel monta d'un cran quand ses mains pressèrent le volant de sa voiture, avec nervosité.

"- Arrête un peu avec tes plaintes ..." N'eut-il pas le temps de finir, que l'autre l'interrompit en le frappant au visage. Estomaqué, Angel sortit les yeux, écoutant toujours les plaintes du roux aujourd'hui déchainé. Au lieu de s'arrêter, Jenn l'agressa plusieurs fois de suite, blessé dans son amour propre.

"- Facile de jouer les grands seigneurs, les bons samaritains repentis qui baisent les mecs de leurs meilleurs amis et les jettent après comme des mouchoirs ! Je t'annonce que je le QUITTE ! Terminé !"

Malgré sa frêle constitution, Jenn avait la force d'un homme au pic de sa forme. Angel toucha aveuglément la portière, tout en se protégeant des coups, avant d'ouvrir la portière et de pousser Jenn hors de la voiture. Le roux se fracassa l'épaule dans sa chute, et se tordit de douleur.

"- Salaud ! SALAUD !!!" Recroquevillé sur la route, à la fois rongé par la haine et honteux d'être si faible comparé à Angel, Jenn le vilipenda.

Angel referma la portière, avant de foncer à toute allure chez lui. Il ne savait pas ce qu'il lui avait pris. Se débarrasser de la présence de Jenn, surtout de cette manière là, n'était pas une de ses méthodes. Ce qu'Angel désirait était pourtant simple : le serrer dans ses bras, l'emmener dans un parc d'attraction où ils n'auraient eu qu'à échanger des baisers entre plusieurs fous rires.

Au lieu de cela, il prit la fuite, tel un criminel en cavale. Angel commença par griller les feux, violer la priorité tant qu'il ne se serait pas arrêté chez lui. Il devait fuir Jenn, s'éloigner de lui ou sinon, il perdrait le contrôle de lui même. Des éraflures sans gravité avait abimé la peinture sur les côtés, mais il n'en avait rien à fiche.

Quand les roues se stoppèrent devant chez lui, Angel inspira un long moment avant de cacher son front couvert de sueur sous ses bras, contre le klaxon. Tout était fini, plus de péché, plus de tentation. Nathan le pardonnerait un jour ou l'autre mais s'il ne savait rien, c'était bien mieux. Angel redressa la tête, et regarda les environs pour voir si personne ne l'avait suivi. Combien de temps avait-il conduit ? Une heure au moins, sans laisser de trace. Las, l'homme soupira avant de sortir de son véhicule, l'esprit rattrapé par plusieurs émotions dus aux dures vêpres estivales. Angel sortit les clés de sa maison afin de l'ouvrir d'un tour de main mais se figea.

Nathan, un verre à la main, ml fagoté, l'attendait. A voir les yeux verdâtres le fixer, il devait être complètement ivre. Et quand le blond se saoulait, c'était après un événement traumatisant.
"- Alors Jenn est bien rentré ?"
"- Je … Oui ..."

Sur le point de mentir, Angel, se rétractant alla donc s'asseoir. Nathan, le portable à la main, lisait un message de rupture.

"- Jenn m'a largué." Coupa Nathan qui apposa délicatement sa tête contre l'épaule du brun, geste tant de fois répétés après un enchainement de rupture. Pour culpabiliser Angel qui avait toujours été là pour le consoler, lui dire que l'avenir lui ouvrira de plus belles portes. Mais cette fois-ci, il eut le rôle de bourreau. De celui qui lui assénerait le coup de grâce.

"- S'il te plaît reste ..." Nathan éclata en sanglots, blotti dans les bras de son ami , ce dernier le serrant bien fort.
"- Pardon ... mais je ne pouvais pas résister, je ne pouvais pas ..." Pourtant, en cet instant, il pensa égoïstement à Jenn, qui aurait encore donné de son corps pour une si douce étreinte. Nathan se vengerait un jour ou l'autre, pendant quelques jours, jouant le gentil martyr agressif.

Tout n'était pas réglé. Loin de là.

***

Plusieurs cadavres de bouteilles jonchant sur le sol, roulaient sur le tapis grisâtre de Jenn. En rentrant chez lui, le roux s'était débarrassé de ses vêtements puis, s'était bourré  littéralement la gueule après avoir rompu avec Nathan.

Il s'était trompé sur leur compte, et aurait du mieux gérer ses émotions. Se sentant faible comme il y a cinq ans, où il s'était complètement donné à un père de famille, sa dernière histoire d'amour défila dans son coma éthylique.

Avant de se voir, ce mari exemplaire allumait les feux de détresse, juste en dessous de la fenêtre d'un motel pourri, où l'attendait Jenn. Un beau jour, ses feux s'éteignirent comme les flammes de la passion.

Sorti de plusieurs cures de désintoxication, toujours plus affaibli, Jenn retourna à son premiers vice : l'alcool. Boire pour oublier l'humiliation ou ses petites blessures qui vous sabotent lentement, comme les bleus recouvrant son bras. Là, Jenn dormait sur sa couverture, confortablement installé sur son coussin moelleux, l'esprit ailleurs. Si un Dieu existait, alors Angel reviendrait, s'excuserait de l'avoir traité de la sorte.

On sonna à la porte plusieurs. Mais son corps ne pouvait se déplacer. Comme si les lianes de la douleur l'avait attaché à son lit.

« - J'arrive ... » Dit une voix assoupie, un peu rogomme. L'âme en peine se tira du lit et alla ouvrir la porte, dans une démarche titubante. Ses pieds butèrent sur les bouteilles, durant sa petite marche, en allant ouvrir à une personne qui lui était familière : Angel.

« - T'en tires une de ses têtes ... » L'air penaud qu'afficha Angel ne lui fit rien, au contraire, il en fut presque indifférent après de nombreux verres.
« - T'as bu toute la journée ? » Même l'odeur de ses vêtements le trahit.
« - Ne viens pas si c'est pour te foutre de moi ... » Au moment où le roux allait lui claquer la porte au nez, Angel, mu de réflexes rapides la bloqua à temps, un pied dans l'embrasure.

« - Je reconnais avoir été un salaud ! Ne ferme pas je t'en prie. » Pris de doute, Jenn céda à sa requête. Ses mots retentirent dans son esprit. Devait-il l'écouter ou l'ignorer ? L'alcool n'aidant pas à peser le pour ou le contre, il ne changea pas d'avis.

« - Fais vite alors …. » Angel soupira un instant puis, toujours avec un air abattu rentra dans le vif du sujet. Dans cette odeur alcoolisée, se concentrer fut plus compliqué que prévu. Il renifla, nerveux, et posa ses mains sur sa taille en regardant le sol rempli de bouteilles vides.

« - Nathan et moi on s'est expliqué. Je lui ai dit que j'allais m'excuser auprès de toi. » Ces mots, il rêva de les entendre durant ces nombreux comas éthyliques. Alors Angel s'excusait ! Jenn, un peu ému, eut rapidement le visage humide.

« - J'allais m'en remettre tu sais, c'est pas la première fois qu'on me traite aussi mal. Puis, utiliser Nathan pour t'avoir a été stupide hein ! Attends moi là, je vais me débarbouiller. » Il avait du mal à y croire. Angel, l'homme qui avait le plus d'égo au monde, présenta ses excuses en personne ! Le roux se fit plusieurs ablutions sur le visage, afin de retrouver un semblant de dignité.

Quand il se nettoya le visage après s'être brossé les dents, Angel apparut dans la salle de bain, sans crier gare. Surpris, le roux tenta de protester avant d'être plaqué contre le mur. Son bras couvert de bleus lui faisait encore mal.

« - Qu'est-ce que tu fais ! Lâche-moi  » Supplia le roux, assez déboussolé par ce qu'on venait de lui révéler.
« - Jenn … j'étais aussi venu pour te dire quelque chose …. » Choqué, fatigué, le roux ne le repoussa pas mais regarda par dessus l'épaule large de son compagnon, froissant de ses poings la chemise blanche de son amant.

« - A Nathan, je ne lui ai pas tout dit. Que j'avais aimé ta peau, ton parfum ... » Lorsque son nez huma sa gorge nue, et que sa main froissa le long T-shirt rouge de Jenn, ce dernier perdit la tête. Peut-être rêvait-il, que tout ceci n'était que le fruit de son imagination.

« - Parle moi encore, que lui as tu caché par rapport à nous deux ? » S'agenouillant devant ses cuisses musclées, que ses mains pressèrent. Alors que des doigts experts déboutonnaient désordonnent le pantalon d'un Angel pantelant, le brun, yeux clos, haletait.

« - Je ne lui ai pas dis que je l'enviais quand tu t'affichais avec lui, que... ho ... » Dit-il quand la petite bouche sucrée suça son gland, qu'elle lécha plusieurs fois.

Entendre la succion, voir qu'elle essayait de tout prendre pour faire la meilleure fellation possible. On voyait la salive couler autour de son gros morceau, et le visage de Jenn revenu à la luxure pour oublier, grâce à l'alcool. Dieu que c'était bon de goûter à cet engin large, long de plus de vingt-cinq centimètres, qui lui défonçait littéralement la gorge. Bien que saoul, Jenn s'appliqua, suçota par endroit son énorme gland pour mieux tourner sa langue autour. Il ignorait combien de temps son amant resterait, et comptait lui tailler une pipe mémorable. Ses lèvres abusées suçotaient le manche, embrassaient parfois les couilles, disparaissant temporairement dans sa bouche avant d'être recrachées.

« - Que je ne voulais pas partir quand on s'est quitté, putain, arrêtons d'en parler, continue !  Ha !!! » Il ferma son poing dans les cheveux aussi rouges que son visage essoufflé, pour mieux prendre cette bouche pulpeuse, le gaver de tout son être. Était-il devenu un animal, découvrant enfin les joies du sexe sans vivre d'autres choses ! L'autre le regarda avec soumission, et ouvrit plus grand sa bouche pour encaisser ses coups de reins. Ne manquant pas d'air à un seul moment, Jenn tînt les hanches de son amant pour prendre plus appui quand Angel prenait sa gorge. Sentant qu'Angel jouirait tant que sa bouche le pompait, Jenn cracha son sexe, qu'il lapa comme une petite chienne avant de se redresser.

« - Arrêtons de parler, c'est toi que je veux là … PREND MOI ! » Ordonna le roux, lequel souleva son unique vêtement, après avoir craché sur le membre enduit de salive. La main dessus, Jenn le taquinait et rejouait encore son rôle de garce qui n'avait peur de rien. Mais Angel l'avait compris.

« - Allons le faire sur le lit ... » L'excitation les gagna tous les deux, mais Jenn se demandait bien pourquoi il ne l'avait pas jeté. Pourtant Angel l'avait maltraité mais, il omit volontairement ce passage pour ce soir. Leurs bouches restèrent collées jusqu'à ce que Jenn s'agenouille, et repose ses coudes sur le lit, en exposant bien ses fesses.

« - Fais-le ! Si tu veux te faire pardonner encule-moi, je te demande rien d'autre ... » Dit-il d'une voix désespérée, en se rendant bien compte de son attitude pathétique. Sans comprendre, il éclata en sanglot quand cette bite énorme le fendit en deux. Sa prostate la sentit au premier coup de butoir. Il pleura, la joue aplatie contre le drap en se faisant buriner en règle.

« - Jenn ? » Malgré son excitation, il ne pouvait ni être sourd aux pleurs qu'il entendait, ni aveugle aux bleus visibles. Cela lui rappela l'épisode de la voiture, qu'il regrettait sincèrement.

« - Est-ce que je t'ai demandé d'arrêter ! Vas-y fais le ! » Il le supplia d'aller encore plus violemment, de ne pas prendre pitié. Angel, mains sur son postérieur, attendit deux minutes avant de le tringler en règle. Les mouvement de va-et-vient, d'une violence inouïe, le démontaient pendant plusieurs minutes, où le plaisir et l'agonie ne faisaient plus qu'un.

Toutes ces nuits à espérer que son tout premier amant, honnête homme devant les autres et vampires dans l'intimité, lui glisse des mots doux à l'oreille. Les longues journées d'attente, dans l'angoisse, la peur d'être abandonné qui devint réalité un soir de Mai le démolirent.

« - PLUS FORT ENCORE ! » Angel lui ressemblait vraiment, avait la même froideur, classe même, réservé aux hommes les plus charmants. Sa voix s'entendit dans tout l'immeuble, tant que le pénis énorme l'écartait. Ses hanches bougèrent en rythme elles aussi, se secouèrent pour mieux se prendre le sexe en érection. Une main connue agrippa son sexe abandonné, et l'autre caressa son téton gauche.

« - Jenn ! Oh putain ! » Angel mordit jusqu'au sang sa nuque, le marquant de son passage. En se frayant un chemin en lui, il le possédait, le maculait sans ménagement de son fluide. L'émotion raccourciraient la durée de l'acte, mais ne court-circuiterait pas leur plaisir mutuel. Avec la puissance de chacun de ses coups de rein, il démantibulait sa victime consentante, sans jamais faiblir. Outre la précision de sa pénétration, ce fut avec vigueur qu'il les amena au septième ciel.

Toute cette débauche finit par les faire jouir, encore en même temps, avant de les laisser s'écrouler par terre. Recroquevillé sur lui même, Jenn, tremblant de tout son long ne mendia pas l'affection d'Angel. Lequel le remarqua très vite, encore éreintée d'avoir craché tout son foutre dans son anneau. Sa tête se tourna pour croiser les yeux bleutés, mouillés par de chaudes larmes.

« - Tu vas partir n'est-ce pas ? Fuir comme d'habitude ? » On l'abandonnait toujours quand on avait fait usage de lui, alors, pourquoi est-ce qu'une personne comme Angel le prendrait en pitié.
« - Les mauvaises habitudes sont faites pour être changées ... » Marmonna-t-il entre deux souffles, avant de se rapprocher de sa proie qui lui offrit un petit sourire.
« - Dors chez moi alors, Nathan n'en saura rien et … comment cela s'est passé ? Je l'ai eus au téléphone après le message alors …
« - Rien, il ne veut pas qu'on se sépare, mais je sais qu'il va me le faire payer tôt ou tard. Malgré tout, je n'ai pas envie que toi et moi on se perde de vue … c'est plus fort que moi. » En le disant, il se montra pour la première fois sincère.
« - Vraiment, je ressens un peu la même chose ... » Immobile, Jenn vit l'autre rouler le prendre dans ses bras, et le serrer dedans possessive car il avait prévu de le renvoyer. Le savoir près de lui, l'en dissuada.

« - J'ai quand même de la chance ... » Il se cala contre son corps, plus rassuré depuis.

Sa dernière histoire fut un désastre sur toute la ligne. Par faiblesse, sûrement, il ne se vengea pas de suite même si l'envie ne manquait pas.
Nathan rangeait les affaires que Jenn avait oublié chez lui, dont un téléphone portable dernier cri. Il consulta la liste des numéros, puis vit pseudonyme un assez intriguant.

Un certain « broken heart. » apparaissait dans la liste. Il s'assit un instant, se demandant si c'était bel et bien une bonne idée. Mais le téléphone sonna dans ses mains, et il décrocha.

« - Allô ! » Fut ce qui sortit de sa bouche en premier.
« - C'est Remy ? Pourrais-je parler à Jenn ? » Qui était-il ? Nathan voulait déjà le découvrir.
« - Non mais je peux lui transmettre le message … si vous voulez !
« - Je veux bien. Merci. » Et le téléphone raccrocha. Jenn ne recevait jamais d'appel, alors c'était une personne de son passé qui le rappelait. Nathan voulut connaître son identité et s'en servirait peut-être dans le cadre d'une vengeance. Mais pour l'instant, il préféra avertir Jenn en lui rendant ses affaires le lendemain.

Il découvrirait d'en bientôt ce cher Remy.